Une micro-station d’épuration est un dispositif d’assainissement non collectif tout-en-un, qui reprend le fonctionnement d’une station d’épuration, à l’échelle de l’habitation individuelle, voire du lotissement. Le traitement des eaux usées au sein d’une micro-station d’épuration est basé sur l’épuration naturelle des eaux usées par des bactéries présentes dans les eaux.

Il existe trois types de micro-stations d’épuration, toute basées sur le même principe, mais qui le mettent en oeuvre de façon différente :

  • micro-station à culture fixée
  • micro-station à culture libre
  • micro-station SBR (Sequencing Batch Reactor – Réacteur biologique Séquentiel)

En France, les micro-stations d’épuration font partie des filières agréées. Cette catégorie regroupe des dispositifs nouveaux venus sur le marché et nécessitant un agrément ministériel avant leur commercialisation. La délivrance de l’agrément est un préalable à la commercialisation, et garantit que le dispositif délivre des performances conformes aux normes en vigueur.

Le fonctionnement d’une micro-station d’épuration

Le fonctionnement exact d’une micro-station dépend de la technologie utilisée. Cependant, il s’agit dans tous les cas d’un dispositif tout-en-un : les eaux usées du logement ressortent de la micro-station épurées, sans besoin de l’intervention d’un autre dispositif.

Culture fixée

Une micro-station à culture fixée comporte trois compartiments successifs, qui prennent chacun en charge une étape de l’épuration des eaux usées.

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Le premier compartiment, parfois appelé décanteur, se charge du prétraitement des eaux. Les matières solides en suspension dans la cuve se décantent et forment des boues, tandis que les graisses présentes remontent à la surface. C’est cette cuve qui a besoin d’être vidangée périodiquement.

Le second compartiment, souvent appelé réacteur, comporte un média dédié à la culture bactérienne. Ce média est fixé au milieu de la cuve, ce qui donne son nom à la technologie. Dans cette cuve, les bactéries présentes autour du média transforment et dégradent les matières organiques des eaux usées. Afin d’accélérer le traitement bactériologique, cette cuve est alimentée en oxygène grâce à un compresseur, ce qui nécessite donc une alimentation permanente du dispositif en électricité. Les eaux sont ensuite déversées dans le troisième compartiment.

Le troisième compartiment, appelé clarificateur, se charge de l’étape finale de clarification des eaux, par une décantation des matières solides encore présentes dans les eaux. Les boues formées sont pompées jusqu’au premier bassin. Les eaux épurées peuvent ensuite être rejetées dans le milieu naturel.

Culture libre

Le principe de fonctionnement d’une micro-station à culture libre est presque le même que celui de la culture fixée, sauf qu’il n’existe pas de support bactérien : les bactéries sont en suspension dans la cuve.

SBR

Les micro-stations SBR fonctionnent un peu différemment des deux autres types de micro-station. En effet, celles-ci ne disposent que de deux cuves : la première pour le prétraitement des eaux usées (décantation des matières solides, séparation des graisses) et la seconde qui alterne les phases d’oxygénation (traitement des eaux) et de clarification (décantation finale).

La seconde cuve possède donc un système électronique conçu pour alimenter la cuve en oxygène de façon régulière. La fréquence des cycles varie en fonction des modèles et des fabricants, de quelques minutes à plusieurs heures.

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Source : Graf

Les avantages des micro-stations d’épuration

Les micro-stations d’épuration possèdent des avantages non négligeables par rapport à d’autres dispositifs d’assainissement, notamment les filières traditionnelles.

Compacité

Les micro-stations sont les dispositifs d’assainissement non collectif les plus compacts. Une micro-station 5 EH a une emprise au sol de seulement 5 mètres carrés environ, soit environ 10 fois moins qu’une installation en filière traditionnelle avec épandage.

Elles sont donc de premier choix pour les maisons avec peu ou pas de terrain, et elles peuvent aussi être posées hors-sol, dans une cave ou un garage.

Absence d’odeurs

Le principe de fonctionnement d’une micro-station n’inclut pas de fermentation prolongée, contrairement à une fosse septique couplée à un épandage. Le dispositif, dans son fonctionnement normal, n’émet pas d’odeurs et ne gêne donc pas les habitants du logement.

Procédé écologique

Le procédé d’épuration est totalement naturel, et aucun produit chimique n’est utilisé dans l’épuration des eaux, ce qui en fait un procédé écologique. On peut par ailleurs dire la même chose de la plupart des technologies modernes de traitement des eaux usées domestiques.

Facilité d’installation

L’installation d’une micro-station, en raison de sa compacité, requiert peu de travaux de terrassement. Dans le meilleur des cas, l’installation peut être terminée en seulement une journée.

Facilité d’entretien

Les fréquences de vidange théoriques des micro-stations sont très importantes (quelques mois), mais ne sont pas réalistes, car elles proviennent uniquement de tests effectués en laboratoire. Sur le terrain, les professionnels de l’assainissement constatent le plus souvent un espacement des vidanges d’au moins 2 ans, qui peut aller jusqu’à 4 à 5 ans dans certains cas.

L’entretien d’une micro-station est donc facile à effectuer, puisque les vidanges sont espacées. Un contrôle d’entretien annuel est toutefois conseillé : certains professionnels proposent des contrats d’entretien, à la mnière des contrats d’entretien de chaudières.

Les inconvénients des micro-stations d’épuration

Les inconvénients des micro-stations d’épuration sont pour la plupart inhérents à leur fonctionnement.

Consommation électrique

Le principe de fonctionnement même des micro-stations requiert une alimentation du réacteur en oxygène. Ceci se fait à l’aide d’un compresseur, qui requiert une alimentation électrique permanente. Le coût de cette alimentation s’élève à environ 50€ par an maximum.

L’autre inconvénient de l’alimentation électrique est le bruit produit par les micro-stations. Le volume sonore diffère en fonction des fabricants et des modèles.

Faible résistance aux variations de charge

Les bactéries présentes sur le support bactérien ou dans les cuves ont besoin d’un apport régulier d’effluents à traiter pour survivre – on parle bien de « culture. » En cas d’absences prolongées (plusieurs mois), la flore bactérienne se sera dégradée, et la micro-station aura besoin de temps avant de retrouver ses performances.

Impossibilité d’utiliser en résidence secondaire

Les deux inconvénients ci-dessus, combinés, amènent à l’interdiction des micro-stations d’épuration dans les résidences secondaires. Plusieurs problèmes se posent en effet :

  • les variations trop importantes de charge pourraient amener à un dysfonctionnement du dispositif, et donc au rejet dans la nature d’eaux usées mal épurées ou pas épurées du tout
  • une coupure électrique prolongée durant une période d’absence aurait de trop grandes conséquences sur le milieu bactérien et donc sur les performances.

Les principaux fabricants de micro-stations d’épuration

Les micro-stations d’épuration connaissent ces dernières années une popularité grandissante, et de plus en plus de fabricants conçoivent des modèles.

Historiquement, les fabricants de micro-stations sont plutôt des fabricants de cuves et des spécialistes du rotomoulage (technique utilisée pour fabriquer les cuves moulées en plastique), qui profitent de leur savoir-faire pour concevoir des dispositifs performants et fiables.

Voici une liste non-exhaustive des principaux fabricants de micro-stations commercialisant en France. Vous pouvez suivre le lien pour consulter le profil de ces compagnies sur notre portail assainissement.

  • BioNest Technologies
  • EloyWater
  • Eparco
  • Graf
  • Premier Tech Aqua
  • Sebico
  • Simbiose
  • Simop
  • SMVE
  • Stoc Environnement
  • Tricel