La reconstruction d’une industrie souveraine et responsable en France, tel est l’objectif du collectif Reconstruire, lancé par les syndicalistes et experts de l’intelligence économique. Un forum national, visant à attirer l’attention sur les rachats destructeurs que les investisseurs étrangers effectuent pour les fleurons industriels français, a été organisé par le collectif Reconstruire.
Le forum national était aussi l’occasion pour le collectif de mettre en avant des actions concrètes de terrain afin de démontrer qu’il est possible de bâtir en France une industrie responsable et souveraine.
La reconstruction de l’industrie française est une problématique nationale, selon le syndicaliste CFE-CGZ chez GE et initiateur du collectif, Philippe Petitcolin. Le collectif Reconstruire était porté, dans un premier temps, par des syndicalistes et des salariés de GE, Nokia et Technip, et Christian Harbulot, directeur de l’école de guerre économique. Des économistes, 2 chefs d’entreprise et un lanceur d’alerte les ont ensuite rejoints. En fait également partie, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann.
Tous les membres du collectif partagent le constat d’une industrie tricolore meurtrie et menacée par les logiques financières prédatrices et la financiarisation des grands groupes. Pour les membres, ces facteurs entraînent une dépendance pouvant porter préjudice à la France, notamment vis-à-vis de l’extérieur.
Plusieurs propositions ont été avancées par le collectif Reconstruire, comme la création de fonds régionaux soutenus par l’État ou encore l’intégration des représentants des salariés à la construction des politiques industrielles (nationales et régionales) pour favoriser le développement local de l’industrie. Une proposition de loi, destinée à définir une stratégie nationale d’intelligence économique, a été déposée par Marie-Noëlle Lienemann au printemps dernier. Cette proposition de loi devrait être étudiée début 2022.
Le collectif Reconstruction promeut surtout des solutions concrètes. Une association, Apsiis, a été lancée, selon Philippe Petitcolin. Il s’agit d’un incubateur constitué de salariés, de chefs d’entreprises et des collectivités territoriales. Ces derniers travaillent sur le développement de nouvelles activités à l’aide des compétences délaissées par General Electric, qui ne souhaite pas investir en France.
À Philippe Petitcolin d’ajouter qu’il s’agit d’une initiative derrière laquelle il y a la question de la conservation des compétences collective. Une maquette numérique de modélisation d’une installation hydrogène est le projet le plus abouti de l’association. Il s’agit d’une solution portée par EuroCFD, une PME locale, et Capgemini engineering.