La récupération d’énergie
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Voilà un adage attribué au célèbre chimiste Antoine de Lavoisier, et qui pourrait bien nous guider encore un moment.
L’énergie que nous utilisons au quotidien ainsi que l’énergie utilisée par l’industrie peuvent être récupérées et réutilisées. Découvrez tout sur le fonctionnement de la récupération d’énergie.
Les avantages de la récupération d’énergie sont faciles à envisager : l’énergie utilisée, et donc déjà payée, est récupérée et réutilisée au lieu d’être gaspillée.
Bien sûr, cela engendre de grandes économies financières, mais à l’heure de la COP21 et de la transition énergétique, les avantages environnementaux sont aussi à noter : moins de consommation, moins d’émissions, plus de performance et d’efficacité énergétiques.
Alors, la récupération d’énergie, est-ce le graal pour tous ?
Fonctionnement récupération d’énergie
Le fonctionnement de la récupération d’énergie est simple.
Lors d’une réaction, quelle qu’elle soit, de l’énergie se disperse, sous forme de chaleur par exemple. On récupère alors cette chaleur pour la réutiliser ailleurs.
Un exemple concret, et domestique : nos ordinateurs sont de vraies sources de chaleur, et vous savez parfois que si vous laissez votre ordinateur allumé toute la journée, la pièce dans laquelle il se trouve a beaucoup moins besoin d’être chauffée.
Sans le savoir, vous récupérez donc la chaleur produite par votre ordinateur pour chauffer votre pièce.
Lorsqu’il s’agit, comme ici, d’un dégagement de chaleur non valorisée, ont utilise le terme “chaleur fatale”. Lors du cas plus large ou c’est n’importe quelle sorte d’énergie qui est en jeu, on l’appelle “énergie fatale”.
Quand récupérer l’énergie fatale ?
La réponse à cette question est simple : on peut récupérer et valoriser l’énergie fatale (presque) partout.
Si nous poursuivons l’exemple des ordinateurs, sachez par exemple que de nombreuses initiatives visent à récupérer la chaleur des data centers, ces énormes bâtiments remplis de serveurs qui nous sont indispensables pour stocker nos données sur internet. Cette chaleur fatale est ensuite réutilisée, par exemple, pour chauffer des bâtiments, dans le cadre de réseaux de chaleur.
C’est le cas à Marne-la-Vallée, en région parisienne, où la chaleur fatale du site de Val d’Europe est récupérée et valorisée dans un réseau de chaleur.
Mais on peut aussi récupérer d’autres types d’énergie. Par exemple, une start-up française, McPhy Energy, a développé un procédé qui permet de récupérer l’énergie potentielle produite par les éoliennes durant les pics de production. Pendant ces périodes de production intensive, les éoliennes sont arrêtées pour ne pas surcharger le réseau, une perte d’énergie relativement importante.
Plus proche de nous, la PME EHTECH, à Toulouse, commercialise un boîtier permettant de récupérer la chaleur des eaux usées de nos douches, pour préchauffer l’eau du chauffe-eau.
Une idée qui pourrait réduire les factures jusqu’à 63% !
Récupération d’énergie et Industrie
Mais s’il est un secteur en particulier qui pourrait bénéficier de la récupération d’énergie, c’est l’industrie.
En effet, de nombreux procédés sont aujourd’hui sous-optimisés, et la quantité d’énergie perdue dans l’industrie est très importante.
C’est le plus souvent la chaleur fatale qui peut être valorisée, à travers les procédés d’échange thermique industriel.
Le principe de l’échange thermique est simple : faire passer de la chaleur d’un milieu/fluide à un autre milieu/fluide. Pour ce faire, on utilise des échangeurs de chaleur, qui sont chargés d’effectuer ce transfert d’énergie.
Par exemple, prenons une chaîne de fabrication qui comporte 5 étapes. Si l’étape 1 dégage de la chaleur, et que l’étape 5 en nécessite, on peut sans problème optimiser la chaîne pour que la chaleur dégagée à la première étape soit réutilisée à la dernière.
Ces procédés sont déjà utilisés, mais pas partout, et pourraient amener des économies d’énergie colossales, parce que les quantités d’énergie utilisées dans l’industrie sont bien plus importantes que dans le domaine domestique.