Industrie 4.0 – Le profit bénéficie plus du numérique plutôt que les travailleurs

Industrie 4.0 – Le profit bénéficie plus du numérique plutôt que les travailleurs

Le programme allemand Industrie 4.0 a été lancé il y a 10 ans et promettait une 4e révolution industrielle pouvant transformer le monde du travail. La numérisation consiste à la mise en place de nouveaux processus de production à l’aide de l’utilisation de l’intelligence artificielle, la communication entre composants et machines via internet et la vision par ordinateur.

L’augmentation des capacités productives est un atout national pour l’État dans la concurrence mondiale. Les employés, les entrepreneurs et les gouvernements sont donc préoccupés par la numérisation. Les robots permettent d’augmenter la productivité, mais pour les salariés, cela peut avoir diverses conséquences : soit stress pour les uns, chômage pour les autres, soit davantage de temps libre pour tout le monde.

La technologie centrale de l’industrie 4.0, c’est Internet et grâce à Internet, les composants et machines peuvent être reliés. L’internet des objets, IoT, permet de relier les machines entre elles, mais également avec leurs produits. La productivité augmente grâce aux diverses optimisations des usines intelligentes.

L’augmentation de la productivité est plus recherchée par les entreprises pour obtenir un avantage concurrentiel en réduisant les coûts. Les entreprises n’intègrent les nouvelles technologies que si celles-ci leur sont avantageuses. La productivité mesure le rapport entre le profit réalisé et le capital investi et non celui entre les produits réalisés et le travail.

Les résultats produits par le progrès capitaliste sont étranges : le stress au travail augmente à l’ère du numérique. L’employé est responsable d’équipements plus onéreux, avec son équipement numérique et son ordinateur portable.

Du point de vue économique et pour les entreprises, il est plus judicieux de faire fonctionner les machines numériques, qui coûtent cher, sans interruption. Cela est aussi valable pour les salariés. À titre d’exemple, chez Amazon, les logisticiens sont devenus des pickers. Ils sont dotés de GPS au poignet dans l’entrepôt et sont tenus d’emprunter l’itinéraire le plus court. S’ils s’écartent sans autorisation, leurs supérieurs sont notifiés.

Lorsque la numérisation est façonnée par le capital en fonction des intérêts et que le travail paraît comme un moyen d’engendrer du profit, que faire ? Il faut comprendre que la technologie est utilisée et développée uniquement pour satisfaire le capital.