Pour la première fois, la commission européenne vient de dévoiler sa stratégie de chauffage et de refroidissement, destinée à « optimiser les systèmes de chauffage et de refroidissement dans les bâtiments et l’industrie. »
Selon la commission, les systèmes de chauffage et de refroidissement représentent 50% de la consommation énergétique totale de l’Union, 13% de la consommation de pétrole et 59% des consommations de gaz.
Le secteur connaît plusieurs problèmes, mais c’est la vétusté qui est citée en premier : la moitié des bâtiments européens posséderaient des chaudières installées avant 1992, et donc l’efficacité énergétique est loin d’être optimale, leur rendement étant estimé à 60%. De même, l’UE met en avant le manque de rénovation des bâtiments, la faible utilisation d’énergies renouvelables, et un gaspillage d’énergie beaucoup trop important.
En quoi consiste donc cette stratégie ? Quatre points principaux :
1. Faciliter la rénovation des bâtiments
Une série de mesures pour faciliter la rénovation : promotion de modèles d’efficacité énergétique, renforcement de la fiabilité des certificats de performance énergétique, mesures pour permettre aux locataires et aux propriétaires de mieux tirer parti des investissements, etc.
2. Renforcer les énergies renouvelables
Aujourd’hui, selon la commission, les EnR&R ne représentent que 18% de l’énergie destinée au chauffage et au refroidissement. On prévoit donc des aides financières pour les technologies basées sur les EnR, par exemple.
3. Réutilisation de la chaleur fatale industrielle
C’est surtout ce point qui nous intéresse ! L’UE livre qu’elle soutiendra les initiatives visant à fournir de la chaleur fatale ux réseaux de chaleur et de froid, par exemple, et enjoint les autorités nationales et locales à créer des réglementations incitant à la récupération de chaleur industrielle !
4. Faire participer consommateurs et industrie
L’UE souhaite que la sensibilisation soit accrue, du côté des particuliers comme des industriels, et que chacun dispose des moyens nécessaires pour concevoir et réaliser son projet.
Qu’attendre ensuite ?
La décision est surtout symbolique. Il s’agit d’un pas en avant fait par l’Union Européenne, mais un pas conséquent. En soutenant de façon active la récupération de chaleur industrielle, l’Union souhaite réduire la consommation énergétique de l’industrie de 8 à 10% d’ici 2050. On peut donc imaginer qu’un certain nombre d’initiatives et de dispositifs d’incitation financières destinées aux industriels verront le jour.
L’usine du futur est donc liée aux économies d’énergies ! On espère pouvoir faire baisser les coûts énergétiques de l’industrie de 4 à 10%. Il faut savoir que dans le domaine de la récupération de chaleur, les économies peuvent aller jusqu’à 90% de réduction des coûts, et les investissements sont souvent amortis en deux à trois ans.
Avec cette nouvelle stratégie, on espère donc que les industriels seront de plus en plus sensibilisés à la récupération d’énergie, et que les installations verront leur performance améliorée !