Une étude menée par Kyu Associés en collaboration avec Arts & Métiers, France Supply Chain, et l’Amrae révèle une évolution significative des vulnérabilités dans les chaînes d’approvisionnement. En comparaison avec l’année 2022, où les préoccupations se concentraient sur le manque de capacité des fournisseurs, la hausse des coûts et la cybercriminalité, l’année 2023 marque un tournant. Désormais, la volatilité de la demande émerge comme le risque principal, suivie par la montée des tensions géopolitiques et la persistance de la hausse des coûts. Cette modification des priorités reflète une prise de conscience accrue de l’impact de la fragmentation mondiale croissante sur les flux logistiques.
Challenges et adaptations face à un contexte économique incertain
Face à un contexte économique marqué par une faible croissance et des menaces politiques, les entreprises se trouvent prises en étau entre une demande en baisse et une inflation qui affecte le pouvoir d’achat. La guerre en Ukraine et les crises géopolitiques successives ont entrainé une accumulation de stocks considérables, exacerbée par le boom de la demande post-Covid et les perturbations logistiques. En conséquence, les entreprises se retrouvent avec des surstocks importants, particulièrement en Europe, où le niveau moyen de stocks a atteint des sommets critiques. De plus, la multiplication des barrières commerciales, résultant des tensions géopolitiques, impose de nouveaux défis aux entreprises qui doivent désormais naviguer dans un environnement où l’incertitude devient la norme.
Perspectives et stratégies pour les chaînes d’approvisionnement de demain
Dans un monde de plus en plus divisé, les entreprises s’efforcent d’adapter leurs chaînes d’approvisionnement pour faire face aux risques croissants. Cette adaptation inclut la création de zones tampons, comme le stockage de composants critiques, et l’exploration de modèles de production multi-locaux pour réduire la dépendance à des zones géographiques ou fournisseurs spécifiques. Cependant, cette diversification se heurte à des défis tels que l’assèchement des capacités et des compétences. La réindustrialisation, bien que souhaitée, se confronte à des obstacles significatifs liés à l’énergie, aux coûts de main-d’œuvre et aux technologies spécialisées. En parallèle, les tensions sur les matières premières et les soubresauts de la géopolitique exigent une réactivité accrue des entreprises pour sécuriser leurs approvisionnements, tout en tenant compte de l’évolution du climat et du pouvoir d’achat. Ces éléments conjugués illustrent la complexité croissante de la gestion des chaînes d’approvisionnement dans un monde en constante mutation.
