Slow logistics – La réinvention de la supply chain

Slow logistics – La réinvention de la supply chain

La supply chain, qui a connu une transformation mondiale notable au cours des cinquante dernières années, est au centre d’une réflexion critique. Selon Yann de Feraudy, président de France Supply Chain, une association qui s’engage à repenser la supply chain du futur, nous avons réussi à créer des chaînes d’approvisionnement qui traversent les frontières, s’infiltrent dans les régions les plus reculées du monde et optimisent les coûts et les délais. Cependant, cette mondialisation de la supply chain s’est appuyée sur des ressources en apparence inépuisables, une énergie bon marché et la non-intégration des impacts environnementaux dans les coûts.

De Hong Kong à la pensée supply chain

En réfléchissant à l’histoire de succès de Hong Kong, nous pouvons voir un parfait exemple de supply chains linéaires agiles et flexibles. Victor Fung, dirigeant de l’entreprise de renommée internationale Li & Fung et professeur à Stanford, explique que la réussite de Hong Kong repose essentiellement sur la supply chain. Il décrit comment la ville est passée d’une collection d’ateliers à une série de chaînes d’approvisionnement bien conçues vers la Chine, toujours à la recherche de coûts plus compétitifs et de main-d’œuvre bon marché. Cependant, avec les tensions actuelles sur l’offre de matières premières, comme le cuivre, et l’énergie bon marché qui a alimenté ces supply chains, nous sommes forcés de repenser nos plans.

Vers une supply chain plus raisonnable

Alors, comment pouvons-nous transformer la supply chain pour une approche plus durable et respectueuse de l’environnement ? Il existe plusieurs pistes de réflexion. D’abord, ralentir les flux de la supply chain pourrait être une première étape. En réduisant la vitesse de circulation des poids lourds sur autoroute de 90 km/h à 80 km/h, nous pourrions réduire les émissions de CO2 et la consommation d’énergie. Ensuite, une « livraison raisonnable », basée sur un délai de 48 heures, permettrait des mutualisations et des optimisations de transport ainsi que des réductions d’émissions de carbone. Enfin, l’évaluation des projets et des actions devrait tenir compte du coût du carbone, ce qui inciterait les acteurs à adopter des pratiques plus vertueuses. Ces mesures, associées à un effort pour gagner la bataille de la multimodalité et encadrer la livraison urbaine, pourraient contribuer à la création d’une supply chain plus sobre et plus durable.