D’après différentes enquêtes statistiques menées entre 2009 et 2015, les effectifs des apprentis ont eu tendance à évoluer en fonction du marché du travail et de la demande des entreprises qui varie selon les années et les secteurs. Le groupe des apprentis n’est pas unifié. Plusieurs enseignements se dégagent de ces enquêtes.
Hausse de l’apprentissage entre 2010 et 2012:
- 441 709 apprentis étaient enregistrés en 2012 (hausse de 1,2% par rapport à 2011)
- Hausse de l’apprentissage dans le supérieur par rapport au secondaire. La part des filles y étant plus grande, la féminisation dans l’apprentissage s’est renforcée.
Baisse du nombre d’apprentis en 2013:
- Forte baisse des nouveaux contrats d’apprentis (273 295 contre 297 285 en 2012)
- Baisse limitée à 3% pour le secteur public
Cette diminution est liée à la baisse de la croissance économique et à la détérioration du marché de l’emploi
- Baisse plus forte pour les formations CAP-BEP (-11%) que pour les nouveaux apprentis de l’enseignement supérieur (-5%)
- 33,7% des apprentis sont des jeunes filles. Elles restent minoritaires mais sont plus âgées et plus qualifiées (40% possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur)
- 17% de nouveaux apprentis recrutés par les entreprises de moins de 250 salariés
- Baisse de 9% du recrutement de nouveaux apprentis par les entreprises de moins de 50 salariés
Baisse maintenue pour 2014
- Baisse de 4,4% du nombre d’apprentis (section d’apprentissage ou formation dans une CFA)
- Baisse de 2,9% du nombre des entrées en apprentissage. En effet, un plus grand nombre d’apprentis (34%) prépare des diplômes de l’enseignement supérieur
- Secteurs porteurs: la banque, l’assurance, l’industrie électrique, l’immobilier
- Type d’entreprise: 72,5% dans des entreprises de moins de 50 salariés et 36,7% de moins de 5 salariés
- Les filles restent minoritaires (33,8% des nouveaux contrats) mais sont plus âgées et plus qualifiées
Relance de l’apprentissage en 2015
- Stabilisation du nombre de contrats d’apprentissage à 402 900
- Augmentation de 2,1% du nombre d’entrants pour ces contrats d’apprentissage
- Hausse de 24,8% du recrutement d’apprentis dans le secteur public
- Hausse plus faible de 1,6% observée dans le secteur privé
Disparités pour l’insertion dans l’emploi des apprentis
- Taux d’emploi disparates selon les diplômes obtenus:
- Baisse du taux d’emploi des sortants du CAP au BTS: 49,9% en 2015 (contre 74,8% en 2008)
- Sortants de BP: 71,9% en 2015 contre 84,1% en 2008
- Sortants de CAP: 49,9% en 2015 contre 66,1% en 2008
- Taux d’emploi homme/femme selon les secteurs:
- Services: le taux d’emploi des jeunes filles et des garçons est similaire
- En production, le taux d’emploi des filles est de 55,5% contre 61,4% pour les garçons.
- 22% des filles travaillent à temps partiel contre 6% des garçons
- Plus de la moitié des apprentis travaille dans l’entreprise où ils ont déjà travaillé
- Après l’apprentissage, 54% ont un emploi à durée indéterminée, 28% ont un contrat à durée déterminée et 9% sont en intérim
Après trois ans de vie active, nous pouvons établir plusieurs constats. Les apprentis représentent 1/5 des jeunes ayant suivi une formation. Ils sont majoritairement plus diplômés en 2010 qu’en 2004.
L’apprentissage ne protège pas de la dégradation du marché de l’emploi car 26% des apprentis sortis en 2010 avec le CAP sont au chômage en 2013. Le taux de chômage a doublé pour les bacheliers et les titulaires de BAC+2.
Seuls les ingénieurs et les licenciés professionnels sont épargnés. L’apprentissage est d’ailleurs en hausse dans les formations proposant déjà des débouchés professionnels satisfaisants. Affecté par la crise et par la baisse des contrats, il ne protège plus contre le chômage. Le processus de sélection des apprentis s’est d’autre part renforcé et exclut certaines branches de la population.