Selon une étude de la DGE (Direction générale des entreprises), les perspectives de rebond de l’industrie française sont freinées par le déficit d’investissement dans le renouvellement et la modernisation de l’appareil productif ainsi que par les obstacles au recrutement.
En effet, ces 2 dernières années, la croissance de la production manufacturière est passée de 2,8 %, en 2017, à 0,4 % en 2018, selon la DGE. Ces mois derniers, les différents déboires de nombreux sites industriels (suppressions d’emplois chez General Electric, fermeture d’usine pour Ford, échec de la fusion Siemens-Alstom) ont montré que l’industrie française est encore très fragile, bien que les services de Bercy essaient de limiter la casse.
La transformation numérique des chaînes de production, exigeant une qualification adaptée des salariés, et la montée en puissance de la qualité des produits constituent des obstacles au recrutement. La part des entreprises tricolores souffrant du manque de main-d’œuvre compétente était de 14 % entre 2017 et 2018, selon les chiffres du ministère de l’Économie.
Le modèle économique français a été fortement marqué par la désindustrialisation. Bien qu’entre 2015 et 2017, les investissements dédiés à la modernisation de l’appareil productif aient augmenté de 8 %, le retard cumulé depuis les années 2000 ne peut pas être suffisamment comblé.
D’après les enquêtes menées, le renouvellement des machines se fait grandement sentir en plus de la rationalisation et de la modernisation.
Dans l’industrie manufacturière, le coût du travail a pu être réduit grâce aux dispositions que les gouvernements qui se sont succédé ont prises. Ces dispositions ont, d’ailleurs, été réclamées par de nombreuses organisations patronales.
Dans l’industrie manufacturière française, le coût horaire est devenu inférieur par rapport à celui de l’Allemagne (37,6 €/h contre 39,8 €/h). Depuis les années 2000, les salaires en Allemagne ont plus vite augmenté.
Cette année, les perspectives d’activité pour l’industrie tricolore ne sont pas favorables. Selon les économistes de l’Insee, la croissance du PIB pour 2019 est de 1,3 % si elle a été de 2,8 % en 2017 et 1,7 % en 2018.