En dépit de toutes les promesses faites sur le sujet, l’apprentissage tarde encore à prendre son envol en France. Et pour cause, le rouage administratif dans ce secteur. Alors qu’on pensait que le dispositif serait l’arme antichômage par excellence, il profite avant tout aux plus qualifiés et qui disposent déjà de tous les atouts entre les mains.
Objectif non atteint
Déjà promise par François Hollande et Nicolas Sarkozy, l’atteinte de la barre des 500 000 apprentis est encore un objectif lointain. Les entreprises de plus de 250 salariés qui sont concernées par le quota de 5% d’apprentis semblent indifférentes à ce dispositif même si le non-respect de celui-ci leur vaut le paiement d’une contribution. L’une des causes de cette indifférence est la crise économique qui sévit dans le pays.
Quoi qu’il en soit, la situation semble connaître une embellie timide ces dernières années. Après deux années de baisse, le nombre des contrats signés a grimpé de 1,3% en 2015. Ceci est dû en partie à la prime de 4 400€ donnée aux TPE qui souhaitent embaucher un apprenti.
Une image dévalorisée de l’apprentissage
Depuis fort longtemps, l’apprentissage jouit d’une image dévalorisée en France. Les Français considèrent souvent que l’apprentissage se limite aux métiers de l’artisanat. En Allemagne, c’est le profil technico-commercial qui l’emporte.
Ainsi, malgré toutes les stratégies pour booster le dispositif comme les exonérations, les primes de pouvoir d’achat ou les crédits d’impôt, l’apprentissage est encore à la traîne. Par ailleurs, le système a tendance à être cannibalisé par les formations supérieures post-bac. Beaucoup d’entreprises estiment qu’avec un jeune plus qualifié, elles acquerront plus de bénéfice. Sans parler du fait que l’apprentissage est souvent assimilé à l’échec, au redoublement…